La sclérose en plaques (SEP) est une maladie grave du système nerveux central (SNC), touchant environ 2,5 millions de personnes dans le monde. Cette affection est plus fréquente chez les jeunes adultes et chez les femmes. Elle est caractérisée par une atteinte inflammatoire des gaines de myéline contribuant au transfert de l’information d’un neurone à l’autre. Cette altération de la communication des neurones entraîne des symptômes neurologiques déficitaires variés tels que des troubles visuels, une perte sensorielle, ou un déficit moteur. La SEP se développe souvent en deux phases : des poussées suivies d'une détérioration progressive des symptômes menant au handicap.
Les recherches ont révélé que la SEP n'est pas uniquement une maladie qui touche les gaines de myéline au sein de la substance blanche du SNC, mais qu'elle affecte également la substance grise qui comprend le corps des neurones, là où l’information est traitée par les neurones. Les mécanismes impliqués dans ces lésions grises sont encore mal compris, mais semblent impliquer à la fois une inflammation et des processus de dégénératifs.
Outre les déficits sensoriels et moteurs, les déficiences des fonctions intellectuelles (dites « cognitives ») sont très fréquentes chez les personnes atteintes de SEP, même aux stades précoces de la maladie. Elles ont un impact important sur la qualité de vie et l’insertion socio-professionnelle des patient·e·s. Ces déficiences se manifestent principalement par des problèmes de mémoire, d'attention et de prise de décision. Les mécanismes à l’origine de ces troubles cognitifs sont encore mal compris, or une meilleure compréhension est cruciale pour le développement de nouveaux traitements. En effet, il n’est pas encore clair de savoir si ces troubles sont plus liés aux atteintes de la substance blanche (inflammatoire) ou grise (dégénérative).
Ce projet de recherche vise à explorer les liens entre les déficits sensorimoteurs/cognitifs et les changements dans la structure et l’architecture fonctionnelle du cerveau observés par imagerie chez les personnes atteintes de SEP. En utilisant des techniques avancées d'imagerie cérébrale et notamment des études de la connectivité cérébrale, les chercheurs espèrent identifier de nouveaux marqueurs des déficits neurologiques associés à cette maladie et mieux comprendre leurs mécanismes sous-jacents. Le but ultime est de pouvoir contribuer à une meilleure prise en charge thérapeutique de cette affection.
Ce projet implique différents services et disciplines de l’Hôpital Erasme, notamment les professeurs Mélanie Strauss (Service de Neurologie), Hichem Slama (Service de Neuropsychologie Clinique) et Xavier De Tiège (Service de Neuroimagerie translationnelle).