Rébecca Fischler

L'hypoparathyroïdie chronique est une maladie rare dont la prévalence a été estimée à environ 24/100.000 personnes/année par deux études danoises basées sur des registres. C'est la seule insuffisance hormonale dans laquelle l'hormone native n'est pas le traitement de première intention. Le traitement conventionnel de l'hypoparathyroïdie ne permet pas de remplacer parfaitement les actions de la parathormone, notamment au niveau rénal. Les patients hypoparathyroidiens présentent de nombreuses plaintes, tant physiques que psychologiques en plus des plaintes typiques d'hypocalcémies (crampes, picotements). Plusieurs études ont démontré une altération de la qualité de vie chez les patients hypoprathyroïdiens sous traitement conventionnel, celle-ci est généralement comparable ou inférieure aux scores rapportés par les patients atteints d'autres maladies de longue durée, telles que les maladies cardiaques, le diabète et le cancer. Le seul effet positif sur la qualité de vie démontré à ce jour est l'utilisation d'un traitement par la PTH humaine recombinante. La PTH recombinante (1-84) a obtenu l’autorisation de mise sur le marché au niveau européen pour cette indication. L'établissement d'un registre belge de l'hypoparathyroïdie nous permettra d'évaluer chez nos patients la qualité du contrôle biologique et l'impact de la maladie sur la qualité de vie. Cela nous permettra également de sélectionner une sous-population de patients hypoparathyroïdiens qui pourra tirer un plus grand bénéfice d'un traitement par la PTH recombinante. Le travail réalisé en collaboration avec l'hôpital Bicêtre s'intéressant à l'impact osseux au long cours d'un traitement par la PTH recombinante (1-34) permettra de faire évoluer les pratiques concernant l'usage de ce traitement dans l'hypoparathyroïdie chronique.