Loïc De Doncker

L'objectif général du projet est d'étudier l'impact des anticorps maternels induits par la vaccination contre la coqueluche pendant la grossesse sur les réponses vaccinales du nourrisson. Le projet permettra de définir comment les anticorps transmis par la mère via le placenta interagissent avec le système immunitaire du nourrisson pour réguler la façon dont il répond à la vaccination. Ces connaissances nouvelles serviront de base pour l'amélioration des stratégies de vaccination de la mère et du nourrisson. Elles permettront ainsi d'améliorer le contrôle de la coqueluche par la vaccination mais pourront également améliorer le contrôle d'autres pathogènes touchant les jeunes enfants dans le monde. La première partie du projet consiste à définir l’impact des anticorps maternels et de leurs propriétés biophysiques sur la réponse vaccinale du nourrisson. La première cohorte étudiée sera la cohorte thaïlandaise (N=129), à travers laquelle seront comparés différents groupes d’enfants dont varie le type de vaccin anti-pertussique administré (acellulaire (aP) ou cellulaire (wP)) et le statut vaccinal de la mère (vaccinée ou non pendant la grossesse). Concernant l’année à venir, l’objectif est, pour la cohorte thaïlandaise, de déterminer les caractéristiques biophysiques et fonctionnelles des anticorps à différents temps: sang de cordon, avant les premières vaccinations, après les premières vaccinations, avant le boost vaccinal et après le boost vaccinal. A ce jour (janvier 2022), les mesures d’IgG totales et d’IgG4 sont terminées pour tous les sujets et les analyses de celles-ci sont en cours. Nous avons déjà pu observer que le vaccin aP induit une réponse IgG4 plus élevée que le vaccin wP, non seulement pour les anticorps anti-PT, FHA et PRN mais aussi pour les anticorps anti-TT, suggérant une polarisation Th2 de la réponse vaccinale. Par conséquent, nous pouvons supposer que le vaccin aP, compris dans le calendrier vaccinal belge, induit une réaction immunitaire potentiellement plus immunotolérante et moins protectrice contre ces agents pathogènes. Nous poursuivrons par les mesures des autres sous-classes (IgG1, IgG2, IgG3) et isotypes (IgA, IgM). Ensuite, nous mesurerons la capacité des anticorps à lier les différents récepteurs Fc. Le profil biophysique des anticorps sera complété par l’analyse de la glycosylation du fragment Fc de ceux-ci. Pour finir, nous réaliserons l’étude fonctionnelle des anticorps maternels et post-vaccinaux. Celle-ci comprend la capacité des anticorps à lier son antigène (avidité), induire la phagocytose par les macrophages/neutrophiles, l’activation des cellules NK et du complément (voie classique) et la capacité de neutralisation de la toxine pertussique. Ces analyses nous permettront de relier les anticorps maternels et leurs propriétés biophysiques à l'ampleur et à la qualité des réponses vaccinales du nourrisson.