Clémence Vuckovic

Notre tube digestif est colonisé par des milliards de microbes, communément appelée la flore microbienne  intestinale ou microbiote. Ce microbiote est propre à chaque individu. Il se développe dès la naissance et joue un rôle déterminant dans le développement du système immunitaire digestif. Il existe un grand état de tolérance entre le microbiote intestinal et notre système immunitaire digestif. La rupture de cette tolérance du système immunitaire digestif avec le microbiote est à l’origine des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) avec le déclenchement de réactions inflammatoires allant jusqu’à la destruction de la muqueuse intestinale. C’est probablement aussi ces changements du microbiote lorsque la maladie est installée qui sont à l’origine des poussées inflammatoires de la maladie chez ces patients. Comprendre les changements du microbiote nous permettrait d’anticiper les poussées chez nos patients à l’origine des complications de la maladie. Pour comprendre cette interaction entre le microbiote et les patients MICIs, nous avons besoin d’informations fiables sur les changements du microbiote au cours du temps chez les patients gardant une maladie stable inactive. Chaque année, environ un tiers des patients avec une maladie préalablement inactive vont présenter une poussée (ou maladie active). En observant à intervalle régulier le microbiote chez nos patients, nous pourrions détecter des changements dans le microbiote avant que les poussées inflammatoires ne se manifestent. Anticiper les poussées inflammatoires par une analyse du microbiote préalable serait d’un grand intérêt clinique dans leur prise en charge.