Publié le 01.07.2025

Les secrets des malformations cardiaques

Dossier du mois

Les maladies cardiaques liées à des malformations, appelées cardiopathies congénitales, désignent des anomalies de la structure du cœur présentes dès la naissance. Elles comptent parmi les malformations les plus fréquentes, touchant environ 8 naissances sur 1 000. Grâce aux progrès de la médecine, la majorité des enfants porteurs de ces anomalies peuvent aujourd’hui atteindre l’âge adulte, souvent avec une bonne qualité de vie, à condition d’un suivi spécialisé régulier.

Une malformation cardiaque peut concerner les cloisons du cœur (comme les communications interventriculaires), les valves (fuites ou rétrécissements), les gros vaisseaux (comme la transposition des artères), ou encore l’organisation globale du cœur (hypoplasie d’un ventricule, par exemple). Certaines sont simples et bien tolérées, d’autres complexes et menaçantes pour la vie dès les premiers jours.

Les causes sont souvent multifactorielle : anomalies chromosomiques (comme dans la trisomie 21), exposition à des infections (rubéole pendant la grossesse), prise de médicaments ou de substances toxiques par la mère, ou encore diabète mal contrôlé. La génétique joue un rôle important, même si dans beaucoup de cas, l’origine exacte reste inconnue.

Les malformations les plus fréquentes incluent la communication interventriculaire (un trou entre les deux ventricules), la tétralogie de Fallot (association de quatre anomalies, avec cyanose), la transposition des gros vaisseaux (urgence vitale à la naissance), le canal atrioventriculaire (souvent associé à la trisomie 21), ou encore la coarctation de l’aorte (rétrécissement de l’artère principale). Selon la gravité, les symptômes peuvent apparaître très tôt ou passer inaperçus pendant des années.

Les signes évocateurs sont variés : souffle au cœur, cyanose (lèvres bleutées), essoufflement, fatigue inhabituelle, retard de croissance, syncopes, palpitations. Certains cas sont détectés dès la grossesse par échographie fœtale. D’autres sont découverts à la naissance ou à l’âge adulte lors d’un examen de routine ou d’un épisode symptomatique.

Le diagnostic repose sur l’auscultation, l’échocardiographie (examen de référence), parfois l’IRM cardiaque ou le cathétérisme. Dans certains cas, un bilan génétique est indiqué. La prise en charge dépend de la sévérité : surveillance seule pour les formes bénignes, médicaments pour soulager les symptômes ou stabiliser la fonction cardiaque, chirurgie réparatrice ou interventions par cathéter, et dans les cas extrêmes, transplantation cardiaque.

Aujourd’hui, plus de 85 % des enfants atteints de cardiopathie congénitale atteignent l’âge adulte. Il existe désormais des consultations spécialisées pour le suivi de ces adultes porteurs de malformations corrigées ou persistantes. Le suivi est souvent à vie, pour surveiller l’évolution, prévenir les complications, et adapter les traitements. Des précautions peuvent concerner l’effort physique, le risque d’infection (endocardite), ou les grossesses.

Vivre avec une malformation cardiaque impose une certaine vigilance, mais n’empêche pas de mener une vie active, épanouie, et souvent longue. L’accompagnement médical, psychologique et social joue un rôle essentiel dans l’adaptation à cette condition chronique. Grâce à la recherche, de nouveaux traitements moins invasifs et mieux ciblés voient régulièrement le jour, offrant des perspectives toujours plus favorables aux personnes concernées.