Publié le 23.04.2025

L'épilepsie dans tous ses états

L’épilepsie est un trouble neurologique chronique qui touche une proportion significative de la population belge. Environ 1% de la population mondiale souffre d’épilepsie et bien que les données précises sur la Belgique soient difficiles à obtenir, on estime qu'environ 60 000 personnes y sont affectées, dont une large proportion sont des enfants et des adultes jeunes. Ce trouble se manifeste par des crises récurrentes dues à une activité électrique anormale dans le cerveau. La diversité des causes, des symptômes et des types de crises en fait un domaine de recherche médical intense.

En Belgique, l’épilepsie représente l’une des affections neurologiques les plus courantes après les migraines et les accidents vasculaires cérébraux. Chaque année, environ 2 500 à 3 000 nouveaux cas sont diagnostiqués, avec des chiffres qui ne cessent d'évoluer au fur et à mesure que l'on améliore les outils de diagnostic. Le nombre exact de personnes vivant avec l’épilepsie varie, mais on estime que 1 personne sur 100 développe des crises à un moment donné de sa vie.

L’épilepsie se divise en plusieurs types, classés en fonction de la zone du cerveau affectée et de la nature des crises. Voici un aperçu des principaux types :

  • Épilepsie généralisée
    Ce type de crise affecte l'ensemble du cerveau et conduit généralement à des crises tonico-cloniques (anciennement appelées "grands mal"). Les symptômes incluent des convulsions, une perte de conscience et des mouvements incontrôlables du corps. Ce type d’épilepsie est souvent d’origine génétique ou due à des troubles métaboliques.
  • Épilepsie focale
    Les crises focales, également appelées crises partielles, se produisent dans une zone spécifique du cerveau. Elles peuvent se manifester par des mouvements involontaires d’une partie du corps ou des altérations de la perception sensorielle, comme des hallucinations visuelles ou auditives. Les crises focales peuvent parfois se transformer en crises généralisées.
  • Épilepsie d’origine inconnue
    Dans certains cas, il n'est pas possible de déterminer la cause de l’épilepsie, même après un examen médical approfondi. Cela peut concerner des personnes ayant des crises récurrentes sans antécédents médicaux clairs.
  • Épilepsie chez l'enfant
    Certaines formes d'épilepsie apparaissent particulièrement chez les jeunes enfants, souvent en lien avec des malformations cérébrales ou des troubles génétiques. L'épilepsie infantile se manifeste par des crises spécifiques et peut affecter le développement cognitif de l’enfant.
  • L'épilepsie réfractaire
    Une forme particulièrement complexe et difficile à traiter est l’épilepsie réfractaire. Ce terme désigne l’épilepsie qui ne répond pas bien aux traitements médicamenteux, soit parce que les médicaments classiques n’apportent pas de contrôle satisfaisant, soit en raison d’effets secondaires indésirables. L’épilepsie réfractaire touche environ 30% des personnes atteintes d’épilepsie et présente un véritable défi pour les médecins et les patients.

 

Le traitement de l’épilepsie réfractaire repose sur des approches variées, notamment :

  • Chirurgie de l’épilepsie : cette option peut être envisagée lorsque la crise provient d’une zone localisée du cerveau. Les interventions chirurgicales visent à retirer ou à déconnecter la zone du cerveau responsable des crises. Cependant, toutes les personnes ne sont pas éligibles à cette procédure.
  • Stimulation cérébrale : la stimulation du nerf vague (VNS) ou la stimulation cérébrale profonde (DBS) sont des traitements qui consistent à envoyer des impulsions électriques dans certaines zones du cerveau afin de réduire la fréquence des crises.
  • Régime cétogène : ce régime alimentaire riche en graisses et pauvre en glucides a montré des résultats positifs, en particulier pour les enfants souffrant d’épilepsie réfractaire. Il s’agit d’un traitement non médicamenteux, mais son efficacité varie d’un patient à l’autre.
  • Nouveaux médicaments : de nouveaux médicaments antiépileptiques sont régulièrement mis au point et approuvés. Ils peuvent offrir de nouvelles options thérapeutiques pour les personnes souffrant d’épilepsie réfractaire.


L’épilepsie, bien que commune, reste une maladie complexe à gérer. En Belgique, les patients bénéficient d’une prise en charge de qualité, mais l’épilepsie réfractaire reste un défi de taille pour les professionnels de la santé. Heureusement, les avancées en matière de traitements et de technologies médicales, dont la LITT à l'H.U.B-Erasme, offrent des solutions alternatives aux personnes dont l’épilepsie ne répond pas aux médicaments classiques. Avec une meilleure sensibilisation, une prise en charge adaptée et de nouvelles approches thérapeutiques, il est possible de réduire l’impact de cette maladie sur la vie des patients et d'améliorer leur qualité de vie.