La santé mentale, on en parle ?
Focus on
Les maladies psychiatriques représentent aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique. Leur fardeau humain et social est immense : elles touchent près d’une personne sur quatre au cours de la vie et figurent parmi les principales causes de handicap dans le monde. Derrière ces chiffres se trouvent des réalités multiples, complexes, qui dépassent largement la seule question des symptômes.
On distingue classiquement plusieurs grands groupes de troubles :
- Les troubles psychotiques, au premier rang desquels la schizophrénie. Ils se caractérisent par des altérations profondes de la pensée, de la perception et du rapport à la réalité. Ces maladies s’installent souvent chez l’adolescent ou le jeune adulte, avec un retentissement durable sur le parcours de vie.
- Les troubles de l’humeur, comme la dépression majeure et les troubles bipolaires. Ils entraînent des fluctuations pathologiques de l’humeur, de la tristesse profonde à l’exaltation maniaque. Leur fréquence et leur impact sur la mortalité – notamment par suicide – en font un enjeu central.
- Les troubles anxieux et les troubles liés au stress, parmi lesquels le trouble panique, les phobies, le trouble obsessionnel-compulsif ou encore l’état de stress post-traumatique. Ils traduisent la manière dont l’anxiété, normalement adaptative, peut devenir envahissante et invalidante.
- Les troubles du neurodéveloppement, tels que l’autisme, le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et la déficience intellectuelle. Ils se déclarent précocement et nécessitent un accompagnement au long cours, en tenant compte des transitions de vie et des environnements successifs.
- Les troubles liés aux addictions, qu’il s’agisse de substances (alcool, tabac, drogues) ou de comportements (jeux, écrans). Ils illustrent l’interaction complexe entre vulnérabilité individuelle, contexte social et exposition environnementale.
Ces différentes entités cliniques ne doivent pas être vues comme des cases figées. Elles s’entremêlent souvent, évoluent avec l’âge, et se nourrissent d’expériences de vie, de traumatismes, mais aussi de facteurs biologiques et génétiques. C’est pourquoi la psychiatrie contemporaine s’oriente de plus en plus vers une approche développementale, qui relie passé, présent et avenir.
C’est dans cette perspective que s’inscrit la réflexion du Pr Oswald. Car au-delà de la nosographie et des classifications, le véritable enjeu en psychiatrie adulte n’est pas seulement de diagnostiquer, mais d’apprendre à rencontrer : rencontrer la personne dans toute sa singularité, et rencontrer aussi les pédopsychiatres pour assurer une continuité de soin tout au long de la vie.