Publié le 11.02.2025

La fertilité, on en parle ?

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L'infertilité est une problématique qui touche environ 15 % des couples en âge de procréer.  En Belgique, selon Sciensano, environ 30 % des cas d'infertilité sont dus à des facteurs féminins, 30 % à des facteurs masculins et 20 % à une combinaison des deux. Les 20 % restants sont classés comme "inexpliqués". Ces chiffres montrent l’importance d’un bilan complet pour chaque couple confronté à des difficultés de conception.

Les femmes peuvent rencontrer des difficultés à concevoir en raison de plusieurs conditions médicales. L’endométriose, par exemple, est une affection dans laquelle le tissu semblable à la muqueuse utérine se développe en dehors de l'utérus, provoquant des douleurs et des adhérences qui perturbent la fonction des organes reproducteurs. L'adénomyose, où le tissu endométrial infiltre la paroi musculaire de l’utérus, est une autre cause fréquente de douleurs et de complications liées à l'implantation embryonnaire.  Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), qui affecte environ 5 à 10 % des femmes en âge de procréer, est également une cause majeure. Ce trouble hormonal entraîne une ovulation irrégulière, ce qui complique la conception. D'autres problèmes d’ovulation, comme l’anovulation due à des déséquilibres hormonaux ou des troubles de la thyroïde, sont également des facteurs courants.  Les problèmes tubaires, souvent causés par des infections sexuellement transmissibles ou des chirurgies pelviennes, peuvent bloquer les trompes de Fallope, empêchant ainsi la rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde. Enfin, l’âge est un facteur clé : à partir de 35 ans, la réserve ovarienne (quantité et qualité des ovocytes) diminue, ce qui rend la grossesse plus difficile et augmente le risque de fausse couche.

Chez l’homme, les troubles de la fertilité sont souvent liés à des anomalies du sperme. Une faible concentration de spermatozoïdes (oligospermie), leur absence dans le sperme (azoospermie) ou leur faible mobilité peuvent réduire les chances de fécondation. Ces anomalies peuvent avoir des causes génétiques, hormonales ou environnementales. Par exemple, les varicocèles (varices testiculaires) peuvent altérer la production et la qualité des spermatozoïdes.

Les facteurs environnementaux jouent également un rôle important. L’exposition prolongée à des pesticides, des métaux lourds ou à des substances toxiques, combinée à des habitudes de vie comme le tabagisme, la consommation excessive d’alcool ou l’usage de drogues, peut affecter la fertilité masculine. De plus, des déséquilibres hormonaux, notamment un faible taux de testostérone, peuvent perturber la spermatogenèse.

Outre les causes médicales, les facteurs environnementaux et comportementaux contribuent également à l’augmentation des cas d’infertilité. La pollution, le stress chronique, une alimentation déséquilibrée et le surpoids peuvent avoir des répercussions sur la fertilité des deux sexes. Par ailleurs, le retard dans le projet parental, avec une moyenne d’âge de la première grossesse en augmentation, amplifie les difficultés.

Face à l'infertilité, la recherche médicale, le diagnostic précoce et une prise en charge adaptée sont essentiels. Des équipes pluridisciplinaires, incluant gynécologues, urologues, endocrinologues et psychologues, jouent un rôle crucial pour accompagner les couples.