Bronzage malin : peau de pêche sans pépin
Focus On
Le mélanome est l’un des cancers de la peau les plus redoutés. Bien qu’il ne représente qu’une minorité des cancers cutanés, il est responsable de la majorité des décès liés à ces pathologies. En Belgique, plus de 3 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, un chiffre en augmentation constante depuis vingt ans. Ce type de cancer peut survenir à tout âge, mais il est plus fréquent chez les personnes de plus de 50 ans.
Le mélanome prend naissance dans les mélanocytes, les cellules pigmentaires de la peau. Il peut apparaître sur une peau saine ou se développer à partir d’un grain de beauté. Lorsqu’il est détecté précocement, il se soigne bien par une simple intervention chirurgicale. Mais s’il évolue en profondeur ou se propage à d’autres organes, il devient beaucoup plus difficile à traiter.
Parmi les facteurs de risque connus, l’exposition excessive au soleil, surtout pendant l’enfance, joue un rôle majeur. Les coups de soleil répétés, en particulier chez les personnes à peau claire, l’utilisation de cabines de bronzage, des antécédents familiaux de mélanome ou encore la présence de nombreux grains de beauté atypiques augmentent le risque. La prévention repose donc principalement sur une bonne protection solaire : éviter le soleil entre midi et 16 heures, porter des vêtements couvrants, un chapeau, des lunettes, appliquer régulièrement une crème solaire à indice élevé (minimum SPF 30), et surtout bannir les UV artificiels.
Surveiller sa peau reste un geste clé. Il est important de repérer toute modification inhabituelle d’un grain de beauté : changement de forme, de couleur, de taille ou d’épaisseur. Une lésion qui gratte, saigne ou ne cicatrise pas doit également alerter. Pour aider au repérage, la règle dite « ABCDE » est utile : Asymétrie, Bords irréguliers, Couleur non homogène, Diamètre supérieur à 6 mm, et Évolution rapide.
Le traitement dépend du stade au moment du diagnostic. Pour les formes localisées, l’ablation complète de la lésion est généralement suffisante. En cas de mélanome plus avancé ou métastatique, la recherche a permis d’énormes progrès. Les thérapies ciblées permettent d’agir directement sur certaines mutations génétiques (notamment la mutation BRAF), tandis que l’immunothérapie stimule les défenses de l’organisme pour qu’il s’attaque aux cellules cancéreuses. Ces traitements ont révolutionné la prise en charge des mélanomes graves, améliorant nettement les chances de survie. La chimiothérapie classique est désormais moins utilisée mais reste proposée dans certains cas. Après traitement, un suivi régulier est indispensable pour détecter une éventuelle récidive.
Il existe d’autres formes de cancers de la peau, beaucoup plus fréquents que le mélanome, mais généralement moins graves. Les deux principaux sont le carcinome basocellulaire et le carcinome spinocellulaire. Le premier est le plus courant : il évolue lentement, ne métastase quasiment jamais, et se soigne bien, souvent par une petite chirurgie locale. Il se développe surtout sur les zones exposées au soleil comme le visage ou le cou. Le carcinome spinocellulaire est un peu plus agressif : il peut envahir les tissus environnants et, plus rarement, se propager à distance. Là aussi, l’exposition solaire chronique est en cause. Ces deux types de cancers cutanés représentent ensemble plus de 40 000 cas annuels en Belgique.
En résumé, tous les cancers de la peau ne se valent pas, mais tous doivent être pris au sérieux. Se protéger du soleil dès le plus jeune âge, faire surveiller sa peau, consulter dès qu’un doute survient : autant de gestes simples qui peuvent, réellement, sauver des vies.