Malformations vasculaires cérébrales : nous étions en salle d'intervention...
Première mondiale : changer le destin des enfants
Dans la salle de neuroradiologie interventionnelle, au premier étage de l'hôpital Erasme, l'équipe de spécialistes de l'H.U.B se prépare pour une procédure complexe.
Une équipe d’anesthésistes de l'Hôpital des Enfants a été spécialement dépêchée pour l'occasion. Au centre de cette attention, un tout petit enfant confronté à un incroyable défi de santé.
Deux impressionnantes fistules artério-veineuses avec des anévrismes menacent sa vie, une situation rare, délicate et dangereuse. Ces dilatations anormales des vaisseaux sanguins dans le cerveau nécessitent une intervention d'une précision millimétrée, appelée embolisation, pour éviter tout risque de rupture et ses conséquences potentiellement fatales.
Une fois l'enfant endormi, les champs installés et le matériel préparé par l'équipe, le Professeur Lubicz, spécialiste incontesté de la neuroradiologie interventionnelle au plan international, entre en salle, lesté lui aussi du cou aux genoux, d'un lourd tablier plombé qui le protège des risques de radiations du scanner.
Un cathéter est introduit dans l'artère fémorale du petit patient et le ballet de l'équipe de spécialistes commence. Toute la procédure est minutée et les interactions entre chaque intervenant sont bien rodées. Le Pr Lubicz manipule minutieusement les guides et les microcathéters, avec pour seuls repères les images radiologiques qui s'affichent en temps réel. Il navigue délicatement à travers les vaisseaux sinueux du cerveau, jusqu'à atteindre le premier anévrisme.
C'est là que l'instant le plus critique de l'intervention commence : insérer une colle à prise instantanée pour obturer l'entrée de l'anévrisme. La tension nerveuse presque palpable est à son comble et se mêle à une concentration absolue. En même temps qu'il injecte la colle, le Professeur doit ôter prestement le microcathéter, faute de quoi, ce dernier se collera au vaisseau sanguin provoquant une catastrophe. Il prend une inspiration, vérifie l'écran de contrôle... et d'un mouvement leste, effectue la procédure. Le temps se suspend, l'anesthésiste vérifie les constantes du petit patient, tout est normal.
Il fait chaud en salle, nous sommes nombreux et les tabliers de plomb ainsi que les surblouses accentuent cet effet. Après avoir changé ses gants que la transpiration a rendus translucides, le Professeur réitère la même procédure avec son équipe pour le second anévrisme. La chorégraphie parfaite entre chacun des intervenants reprend, prouesse à la fois technique et humaine.
Deux heures se sont écoulées dans cette salle dédiée à la vie. L'intervention s'est achevée et c'est un succès qui marque une étape cruciale dans le parcours de cet enfant. Il lui faudra encore plusieurs embolisations pour venir à bout de ces imposants anévrismes mais pour l'heure, l'anesthésiste réveille progressivement le petit.
L'enfant n'aura pas de cicatrice et pourra rentrer à la maison 48 heures plus tard.
Grâce à l'engagement et à l'expertise de nos professionnels de la santé, leur étroite collaboration inter hospitalière au sein de l'H.U.B, un petit enfant atteint d'une malformation cérébrale grave reprend le chemin d'une vie pleine d'espoir.